• Yoga, lequel ? / Yoga, pour être bien : un cheminement
  • Yoga, comment ? Qu’est ce qu’on apprend ?
  • Yoga, lecture et écriture de soi.
  • Yoga et ostéopathie, les rechutes; transformation et soulagement

Comment <<choisir>> un cours de Yoga ? Nous passons du temps à choisir pour tant de choses, et quand il s’agit d’un cours de Yoga ? Ce choix ne mérite t-il pas plus d’investigation que le choix d’une marque de yaourts ? Sauf que pour le yaourt vous avez plus de repères que pour le Yoga !

S’agit-il vraiment de <<choisir>> ? Je dirais non car je vois le yoga dans une autre dimension que celle du choix et de la consommation. C’est un trésor qui nous aiderait à sortir des schémas figés, répétitifs pour avancer sur des terrains inconnus, avec du courage et de la sagesse. Des voyageurs nous sommes; nous cherchons et explorons, éventuellement trouverons, rencontrerons (avec de la chance).

En 2013 pour la 1ère fois de ma vie, j’ai eu une opportunité de recevoir l’enseignement par Zubinji, mais je ne pouvais pas réaliser ce que c’était ! Plus tard quand l’idée m’est venue de retrouver Zubinji, la vie m’a réuni les moyens ainsi que les conditions nécessaires pour effectuer de nombreux voyages en France, Inde,UK, Allemagne etc, voire la Chine afin d’étudier auprès de celui qui est devenu mon maître.

Quand j’ai commencé à donner des cours de Yoga dans une ville de taille moyenne, les questions que j’ai reçues au début me semblaient être axées sur des produits de consommation: uniquement les prix, les étiquettes, les lieux, les horaires… mais que choisit-on vraiment, essentiellement ? Derrière ces questions un peu trop faciles, je vois une certaine forme d’enfermement et dappauvrissement aggravée par le formatage du consumérisme. Dans le circuit de producteur consommateur, la répétition occupe la place centrale, l’essentiel est noyé… mais n’est-il pas grand temps de s’éveiller, et de cultiver en chacun de nous le potentiel de s’élever, se transformer ?

Tant de gens sont contraints à accepter leurs problèmes, les voir perdurer voire s’aggraver; tant de gens disent d’emblée <<je ne fais pas ceci ou cela car j’ai une faiblesse ici ou là>> malgré les longues années de pratique de Yoga… Je voudrais qu’on puisse dire non à cela ! Nous avons le devoir envers nous même de chercher le chemin pour aller mieux, pour nous transformer. Comment grâce au Yoga pourrait-on parvenir à s’élever, se renforcer, se libérer ?

En chemin, ceci n’a pas été choisi !  

«Un ingénieur a quitté son travail pour enseigner du Yoga ? il a dû péter un câble.» La personne qui a dit cela suit des cours de Yoga depuis des années mais elle ne sait pas ce que j’enseigne.

«ça fait plus de 20 ans que je fais du Yoga, mais ce que vous enseignez, je ne l’ai jamais connu, est-ce que c’est du Yoga?» Comment répondre…j’ai réfléchi, pourtant je n’ai pas d’autre nom que Yoga pour cet art que je transmets humblement à mon niveau. J’ai appris et je continue à apprendre auprès de mon maître Zubinji, qui a depuis son enfance reçu cet enseignement auprès de ses maîtres B.K.S Iyengar, Geetaji, Prashantji.    

un article par Zubinji que vous pouvez lire light on Iyengar Yoga publié sur le site hellomyyoga.com

Le Yoga est devenu très à la mode, il existe de plus en plus de cours, de professeurs de Yoga presque partout. Il existe même la journée internationale du Yoga. Nous pourrions dire que c’est une bonne chose…Mais mon maître Zubinji a dit << la situation va très mal>> à différentes occasions. D’après mes observations ainsi que mes échanges avec des élèves de différents horizons, je comprends mieux ses propos. Je trouve que le Yoga mérite d’être mieux connu; il pourrait être un tel trésor à la portée de tous ceux qui le désirent !

J’avais un travail qui m’assurait une condition confortable et stable, rassurant pour ma famille. Au fil de mon apprentissage du Yoga, ce travail a perdu son intérêt pour moi. Quand le moment est venu, malgré ma résistance, malgré toutes les oppositions lointaines et proches, seul, je suis mon chemin et je comprends que je n’ai plus à choisir.

Le Yoga n’est pas ce qu’on lit ni ce qu’on fait, il est à réapprendre. Le bien-être est à cultiver.

Il est tellement simple d’utiliser de belles paroles pour décrire le Yoga, et pourtant expérimenter, saisir, intégrer, vivre le Yoga est complètement autre chose. Nous <<savons>> déjà beaucoup de choses, nous pouvons encore très facilement rajouter quelques lignes voire quelques pages sur le Yoga et ses bienfaits. Mais à quoi bon? 

Quand on parle de bien-être, il s’agit plutôt de comment nous «sommes». Entre le tel que nous sommes et le bien-être, il existe souvent une distance à parcourir. Et là le Yoga peut tout à fait entrer en jeu pour nous aider à voir en profondeur comment nous sommes là, et nous aider à faire le chemin vers le mieux être. Pour faire du chemin, il faut de l’énergie. Nous pouvons travailler pour la générer, la déployer et bonus… obtenir ainsi la vitalité issue de cette énergie, elles sont liées.

Que vous le vouliez ou pas, il y a du pain sur la planche pour tout le monde ! Même pour les gens très souples. Car la souplesse n’est point la conscience; et avec le Yoga nous travaillons sur la conscience. Parfois la souplesse fait obstacle pour accéder à la conscience, notre maître B.K.S Iyengar a même dit <<la raideur est une bénédiction>>.    

Nous sommes ce que nous sommes devenus au fil du temps! « J’ai mal » ou « je suis mal » ? Entre se sentir mal et se sentir bien.

Ce n’est pas à moi né en Chine et venu en France à l’âge de 23 ans, de vous dire comment écrire un français parfait. Mais ceci ne nous empêche pas de voir et examiner ensemble ce que nous vivons, expérimentons.

Quand j’ai mal, je ne suis pas bien, je suis ce que je suis mais ce que je suis n’est pas bien. C’est rare de se demander pourquoi le mal est arrivé, à un tel endroit plutôt qu’à un autre. Nous sommes tellement focalisés sur le symptôme, et nous comprenons très peu ce qui s’est passé. A peine n’avons nous plus aussi mal, nous croyons que tout va bien aller ! 

Nous sommes ce que nous sommes, et nous sommes ce que nous sommes devenus au fil du temps. Nous voudrions que « ce que nous sommes » puisse être radicalement changé, amélioré par quelques médicaments, quelques manipulations… ou encore par quelques appareils vendus chers, qui aident dans une certaine mesure, mais souvent en créant une dépendance, presque en nous affaiblissant…. Pourtant nous pouvons encore, et nous devons toujours nous prendre en main, intervenir, donner une orientation, entrer dans un processus d’évolution, de transformation. 

Le Yoga pourrait être un excellent outil qui nous aide à voir et comprendre comment nous sommes; il pourrait nous aider à évoluer, à nous transformer.  

* attention, je ne remets aucunement en cause les médicaments; ni certains thérapeutes; soignants ayant de réelles compétences professionnelles .

Quand on vient finalement à un cours de Yoga, que fait-on? qu’est ce qu’on apprend ? Souvent les participants s’attendent à faire des postures, le plus possible. Comme si plus on en fait mieux c’est. En général les gens passent un temps considérable à apprendre des postures, des séries de postures. Plus ces postures ressemblent à celles des photos mieux c’est.

Je m’excuse d’avoir caricaturé un peu la situation, mais pas beaucoup.

Et vous ne ferez pas cela avec moi ! L’apprentissage du yoga offre une telle opportunité d’apprendre sur soi-même à travers n’importe quelle posture . Chaque posture (asana) est une aide, vous apprenez à lire une posture (il y en a des millions) mais le plus important c’est de lire sur vous même ! Vous vous examinez, vous vous scannez, vous vous ajustez, vous vous sculptez, vous vous transformez dans le temps. C’est une lecture de soi, mais pas que, car c’est une écriture en même temps. C’est votre histoire que vous lisez, que vous écrivez.

Avec l’ostéopathie, pourrait-on aller plus loin et travailler pour éviter les rechutes ?

Lors d’une séance de démonstration-échange avec un groupe d’ostéopathes et posturologues dans un cabinet de renom dans la région parisienne, un docteur m’a franchement parlé du problème de rechute chez les patients. Très souvent les problèmes reviennent; mais il pense que notre manière de travailler le Yoga peut contribuer significativement à éviter les rechutes. Si souvent c’est par un accident que le problème est provoqué; en réalité, les racines des problèmes sont bien implantées dans notre vie, elles sont inconsciemment et sans cesse nourries par nos habitudes, par nos comportements et nous les ignorons ! Or il me paraît très clair que chez les patients, leur mode de comportement ne change pas, leur habitude ne change pas, leur conscience évolue très peu avec quelques séances d’ostéopathie. Attention, je ne remets pas du tout en cause la nécessité ni l’importance de l’ostéopathie, mais c’est une évidence qu’il faut aller plus loin. Il faut éduquer, éveiller, accompagner et transformer. 

Ici, je vois un rôle que le Yoga peut très bien assumer ingénieusement, méticuleusement, sérieusement mais sans forme figée et avec de la liberté.  

— B.K.S. Iyengar